Merci à tous, encore et toujours, infiniment pour votre soutien.
Capucine bravo pour ta rémission j’espère vraiment que cette fois-ci ce sera la bonne pour toi ! Consolidation ultime !
Pour moi, j’en sais aujourd’hui plus. J’ai eu le bonheur d’apprendre par exemple que des cas comme le mien, sont inexplicables, et que mon hémato n’en voit d’ailleurs que 2 par an passer. C’est toujours un plaisir d’être constamment du mauvais côté des statistiques. Je n’ai pas les mots pour décrire ma colère actuelle. Le programme des réjouissances se prévoit donc comme ceci : 3 cures d’IVOX, chacune sur hospitalisation de 3 jours, avec 3 semaines d’intervalles. Et je commence vendredi prochain. Pour que “weekend” soit à jamais synonyme de “enfer”. Moi qui n’ai jamais eu ne serait-ce qu’une seule piqûre de granocytes, et qui ai vécu l’ABVD bien mieux que la majorité des patients, ça va me faire bizarre cette intensité. On m’a dit que j’aurai moins de nausées qu’avec l’ABVD, mais avec mon optimisme et ma joie actuels, j’en doute fort. En fait les nausées étaient mon plus gros problème et je vois pas en quoi un traitement plus intensif va résoudre ça.
Mais bon, on va faire avec, et avec le sourire, parce que si déjà je lâche tout là, je vais avoir du mal à assurer la suite, qui n’est autre qu’une double autogreffe. Pour mon hémato, hors de question de parler allogreffe pour une maladie comme la mienne qui n’est que ganglionnaire, autrement dit localisée et qui ne touche aucun organe ni même la moelle osseuse. Et également hors de question de parler radiothérapie dans mon cas où la maladie se présente à des localisations atypiques, avec ce fameux ganglion mammaire interne. Le risque du cancer du sein ne vaut pas le bénéfice que pourrait apporter les rayons. Donc après avoir nettoyé médiastin et autres ganglions un peu perdus avec l’IVOX : les autogreffes. Pourquoi deux, ben parce que “Vous êtes jeunes, il faut consolider. Très fort. On ne veut pas d’une rechute dans 3ans.” Ça se tient. Ça ne me fait pas plaisir mais ça se tient. Si il y a un bug dans mon corps qui le fait reproduire ses mêmes erreurs, les chimios effectivement ne sont pas suffisantes, faut reprogrammer tout ça en profondeur. J’ai tellement peur pour tout vous dire que je suis en déni complet et entier que je vais me retrouver un jour en chambre stérile pour ce protocole. Mais que j’en ai envie ou pas, ça va se faire. Voilà où j’en suis donc là pour l’instant. Je viens de prévenir ma fac et d’annuler ma reprise en janvier, je vais essayer de trouver quelque chose à distance pour m’occuper quand même. Et puis j’ai encore le code et le permis à passer. Je me dis que je pars pour 6 mois de grosse merde (je ne trouve pas de façon non vulgaire pour m’exprimer), puis 6 mois de gros repos. Mais je ne veux pas faire les choses comme je les ai faites pendant l’ABVD, à attendre que ça se passe, comme une parenthèse. Cette fois je veux continuer à vivre en même temps. Et je sais que ça va être difficile mais je veux essayer d’avancer avec ma vie moi aussi de mon côté.
Voilà je suis honnêtement dévastée, terrorisée, tétanisée, et autres synonymes agréables, à l’idée d’y retourner, et si vite qui plus est. J’espère être en forme pour Noël. J’espère que ça se passera vite. Perdre mes cheveux vraiment me brise le coeur en un trilliard de morceaux. Aujourd’hui pourtant grâce à eux on ne dirait même plus que j’ai été et suis toujours malade. Ah, ça aussi, j’ai du mal à l’admettre : le fait de toujours être malade. Je me suis tellement répétée que c’était fini pour de bon pour me rassurer durant mes nuits d’angoisse vis-à-vis de la rechute, que maintenant j’ai du mal à me persuader de l’inverse. A la fin de mon rdv, mon hémato m’a dit me trouver bien zen vis-à-vis de tout ça. C’est là que les larmes me sont montées aux yeux, et j’ai dit que non, que j’étais triste évidemment. Et c’est vrai, je suis infiniment triste.