J+17
Merci à tous pour vos réponses. Quand j’ai écrit le message précédent j’étais vraiment désemparée, seule, chez moi. J’ai craqué un bon coup comme je sais si bien le faire de temps en temps.
Depuis, certes, je n’ai pas le moral, mais je n’y pense plus.
Ce mec est un con, il m’a fait douté de moi avec son attitude si stoic et dure lorsque je lui faisait part de mon ressentit qu’il m’a renvoyé comme de la suceptibilité.
Faut sacrément être con pour penser ça et le dire qui plus ait.
Remy est un homme intélligent.
Quand je lui ai dit ce que m’avais dit le medecin (je ne lui ai pas parlé des risques de rechutes par contre), qui n’est pas un interne mais un medecin allogreffeur donc titulaire et tout le blabla, il m’a dit “Mais tu sais, il doit tellement voir des choses horribles, tellement annoncée de mauvaises nouvelles, qui s’est blindés, et qu’il ne fait plus attention”.
Cela m’a fait du bien d’entendre ces paroles de sa bouche, mais il n’en reste pas moins que ce type est un gros con, que je lui dirais à peine bonjour, qu’il a scellé à tout jamais ce que je pensais (déjà) des medecins mais que oui, en effet, cela n’empechera pas qu’il fera tout pour garder Remy en vie et ça je n’en doute pas.
J’aimerais faire partager quelques phrases que Dofa avait laissé sur ce forum il y a certains temps pour témoigner de ce que j’ai pu/ et vous avez tout pu ; ressentir.
C’est notre ami Frédéric, qui se bat pour sa femme sur ce forum, qui m’a rappelé ces mots.
Voici les mots de Dofa :
"A noter que j’emmerde royalement le principe de vérité chez les médecins. Oui, il faut dire la vérité, toute la vérité. Ne pas dire à un homme condamné à quelques mois qu’il peut dire à ses enfants qu’il les rejoindra en Guadeloupe l’an prochain, ne pas dire à une dame qui le cancer des os qu’elle est juste tombé un peu fort, et que ça résonne dans son squelette. Mais putain de bordel de merde, un peu d’optimisme, de temps en temps, ça n’est pas mentir, mais aider le patient. Dire, quand on attaque un putain de troisième protocole, après deux échecs: “Oui, ça peut ne pas marcher… mais on en est pas là… il y a aura un autre scénario - Lequel? - On en est pas là Monsieur X… Rien ne sert d’en parler.”
Eh bien, ou tu me dis que ça va marcher, et tu sais que je ne suis pas assez con pour le croire entièrement, mais que ça me fait du bien de l’entendre, que je vais vivre, ou bien tu me dis ce qui se passe si ça ne marche pas. Mais laisser la porte entr’ouverte sur un avenir énigmatique et fait de “on verra, pas le moment d’en parler”, c’est une crasse infecte.
Je hais ces conneries de: “Ça peut arriver”. Lorsque j’ai eu ma thrombose, un con d’interne m’a dit, le sourire aux lèvres, qu’avec une piqûre par soir, il y a des chances pour que ça se stabilise, que ça regresse… ou que ça s’aggrave… auquel cas on devrait m’enlever le PAC… et me le remettre de l’autre côté… et que c’était douloureux. Bon. Ça sert à quoi? Tu me dis de faire ma piqûre, tu me dis qu’il n’y a aucune raison pour que ça empire, et tu me laisses rentrer chez moi en me disant pas: “Tiens, chouette, j’ai une chimio, la nausée, le ventre en vrac, et si ça se trouve, dans trois jours, je retourne à l’hôpital pour une double opération.”
Je ne pense pas que le principe de vérité soit le principe d’exhaustivité. Et qu’un peu de putain d’optimisme de la part de nos référents, dans un milieu où l’on sait tous, on le sait par coeur, on les sait par tripes serrées, qu’on peut y passer, et qu’on risque d’y passer, ne nous ferait pas de mal, et ne contreviendrait pas à la déontologie médicale.
Bordel. "
==> Christina, Merci pour ce jolie message. quand je l’ai lu, je me suis dit directement, putain ! une personne qui comprend exactement ce que je ressens.
Tu as compris que mon engagement auprès de Remy etait total et quotidien. Et malheuresement pour moi, et lui aussi, il n’y a personne d’autres qui pourraient me remplacer. Son frere le pourrait si, mais il est tout le temps occupé. Je crois qu’ils ne comprennent pas la gravité de la situation et de ce que nous vivons. Ses parents? A part pleurer sur le sort de Remy, ils ne sont pas d’un grand soutien. Je suis un peu vindiquative, je m’en excuse pour eux, mais j’en ai marre des gens faibles et de les excuser.
Donc, non, malheuresement personne ne peux me remplacer, et là j’en ai marre.
Comme vous le dites, Clara, Régis, Capucine, Joey, oui je ne retiens que le positifs, enfin j’essaie. Mais la bombe est lachée et on ne peut plus revenir en arrière sur ce qu’à dit ce con. (Oui con sera son patronyme à présent).
Mais je suis d’accord, il ne sais pas ce qu’il va se passer pour Remy. Et d’ailleurs , si je me souviens bien, personne ne s’attendait à ce que l’ICE fonctionne, et fonctionne aussi bien en seulement deux cures.
Alors fermez là, bande de medecins de médeux, et prenez des décisions, ce sur quoi vous etes formés.
Concernant la maison de repos, j’ai décidé et dit à Remy qu’il rentrerait à la maison.
Oui, j’aurai préféré qu’il aille en maison de repos, oui j’aurai préféré ne pas être seule à m’en occuper, oui j’aurai préféré qu’il aille bien et ne soit pas malade.
La vie n’est pas tout le temps ce que l’ont veut, et ce que je veux avant tout c’est son bien être. A la maison, il sera mieux qu’en maison de repos.
Moi? Je prendrais sur moi ou je craquerais completement et d’autres membres de sa famille prendront le relais et puis c’est tout (mêmes si cette solution n’en est pas une).
Je veux la guérison de Remy et ça passe aussi par son bien être.
Ma décision est prise, il rentrera à la maison.
Capucine : je vais t’envoyer un mail sur ton email, j’ai quelques questions précises à te poser, qui me trottent dans la tete…
Joey : les infirmiers et les medecins sont parfois des gros cons. Tu m’étonnes que tu sois péssimiste, avec ce qu’on t’as dit, il n’y a rien de très rassurant… Pourtant tu vois tu le dis, jean louis à presque 4 mois et là et il va bien ^^. Alors fuck off leur discours pourris.
Quant au conditionnement standard, il s’agit d’un conditionnement attenué, non myelo-ablatif, avec fluda+busulfan+lymphocyte de lapin (en dose attenué) et d’une greffe 10/10, ce qu’à eu Remy.
Ce n’est pas ce qu’à eu ton mari, mais chaque personne et conditionnement et différent, de la part la maladie aussi, donc une comparaison est impossible à mon sens.
Sinon, pour vous donnez des nouvelles, pas très bonnes.
Remy à toujours de la fièvre à fond. Le paracetamol le soulagne 2 heures, et pendant les autres heures il souffre de la fièvre, des frissons et surtout d’un terrible mal de tête qui le clou au lit et l’empeche de dormir.
Hier il est à 700 blancs, et 220. 000 plaquettes.
sa sortie d’aplasie est imminente.
Par contre, et je m’inquiète beaucoup beaucoup, il a commencé à tousser hier.
Du coup, ils lui ont fait une radio.
Aucun medecin à ce jour n’est venu lui dire quoi que se soit, j’ai juste hier harcelé l’infirmière pour qu’elle en sache plus et elle a juste pu me dire qu’on voyait des petits quelques choses sur la radio (aux poumons) mais que ce n’etait pas grave. J’ai demandé si on oublié le diagnostique d’infection pulmonaire (car toux +fièvre = pas bon). Elle m’a dit que ça elle ne pouvait pas me le garantir, elle n’est pas medecin et qu’ils passeront pour le dire. Ni hier soir, ni ce matin quelqu’un est passé.
C’est rassurant? ou je dois m’inquieter?
Putain manquerait plus qu’une infection pulmonaire en pleine greffe, je sais que ça peut être grave.
Ses EFR n’étaient pas bonnes avant la greffe mais ils n’ont pas jugé que ça pouvait arreter la greffe. Je n’avais pas plus poser de questions, mais s’ils ont fait une connerie…
Pareil pour ses reins, l’infirmière hier lance qu’il est en insuffisance rénale. Normal. Comme ça et on doit rien dire.
Mais sur la balance des bénéfices/risques pour eux c’est pas le plus grave.
Putain j’en ai ras le bol, j’ai l’impression qu’on aurait jamais du faire cette greffe, je le sens pas.
Que quelqu’un vienne nous dire que ce n’est rien au poumons, bordel, au moins une bonne nouvelle…
Bref, voilà, les jours de beau temps sont finis,
et les messages se rallongent.
Merci à tous vraiment, sans vous, se serait pas possible.
ps : chou, l’interne dont tu parles c’est l’interne de l’hémato 1? jeune? petit? yeux bleu? ton arrogant ou detaché (au choix) ?
Et oui, l’hématologue, le Dr. B, que l’on a eu toutes les deux et au top du top. Elle nous a toujours dit, on va y arriver, on va vous guérir. ect ect. C’est la seule. Et j’irais la remercier pour ça. Qu’elle y croyait ou non (elle n’y croyait pas vu sa réaction quand l’ICE l’a amené en rémission au bout de deux cures), elle le disait en nous transmettant sa croyance. C’est ça qu’on devrait apprendre aux medecins.
Je continuerais à me battre pour leur faire entendre raison.
Quand se sera finit, je prendrais RDV avec la cadre. Je lui expliquerais tout notre parcours et la necessité de faire remonter cette info.
Merci de m’avoir lu !
ps : mon dieu les fautes, j’ai peur, et ça me fait encore plus peur de ne pas avoir envie de les corriger !