Jeudi 17 mai, Ascension (fêtes des liftiers dans le monde de l’hôtellerie, je suis biarrots de naissance), Apoarmatua gudari hemen naiz (hemen naiz = je suis ici)
Toujours là dès cinq heures… je tourne depuis plus d’une demi-heure. Quand est ce que cela va s’arrêter… Au moins, avant quand y avait le boulot, le weekend et les jours fériés c’était la trêve. Une bonne grasse matinée, un petit dej vers dix heures… mais maintenant Lymphie, c’est tous les jours pareils. Faut que je trouve un dresseur de lymphie.
Alors, plutôt que de tourner en rond, les yeux grands ouverts dans le noir, autant se lever et râler devant un clavier. Ce matin, j’ai décidé de me mettre un peu de musique. Des vieux disques que j’ai convertis pour pouvoir les écouter sur l’ordi, des chansons contestataires de Gilles Servat en passant par Joan Pau Verdier, Moustaki, Brassens et tant d’autres. Ça rajeunit pas tout ça, l’album (9 vinyles) date de 1978… et les chansons encore plus anciennes, pas rien ! Mais c’est beau et toujours d’actualité…
Bon pour en revenir de temps en temps à Lymphie, j’ai reçu les résultats de ma prise des sang d’hier, plaquettes et globules blancs ont fait un petit effort, ils sont remontés à des valeurs permettant que je reprenne une bonne dose de chimio vendredi, histoire de les remettre à leur place pour le weekend.
J’ai l’impression que cette chimio me met plus KO que la précédente. Peut être une préparation spéciale pour tortue devant subir une allogreffe.
Comment va tu Patrick, ont-il trouvé une chimio adapté à ton lymphome du manteau (quel nom pour une saleté de lymphome) soit fort, ne pas baisser les bras, 5 rechutes, comment fait on ? Ce n’est que ma première et je vous vois tous plein d’énergie… comment ? Moi pour l’instant, c’est principalement les amis et un peu la famille, les sœurs surtout… et ma fille. Je t’écris sur ton post la prochaine fois. je ne sais pas si la météo chtimi est plus clémente en ce moment, mais je t’envoie tout les rayons de soleil landais possibles et imaginables…
Aujourd’hui, ça y est j’ai décidé d’aller boire mon café et acheter mon journal à pied…. Question de volonté, mais surtout obligation, ma fille me prend la voiture jusqu’à lundi et va falloir tester le souffle.
Là, c’est une très vielle chanson basque qui passe et … nostalgie. Bien sûr elle ne faisait pas partie de l’album original. Ma fille, c’est dur de lui refuser quoi que ce soit. Elle a son sale caractère c’est sûr, les chiens font pas des chats ou l’inverse, je préfère les chats. Mais généralement, elle fait ce qu’on lui demande, travaille bien à la fac, trouve des jobs d’été et n’est pas un panier percé… Elle participe volontiers aux actions de bénévolat. Le seul gros problème, elle ne peut pas entendre le mot « Festival » sans aussitôt avoir envie d’y courir. Mais au moins elle est raisonnable, c’est-à-dire qu’on peut lui faire entendre raison.
La musique c’est arrêtée et les gazouillis ont repris le dessus, le jour est en train d’apparaitre, normal il est six heures.
Changement de gazouillis, du bon vieux rock, la bande originale du film « The Boat That Rocked OST », l’histoire de la première radio libre qui émettait sur un vieux rafiot au large des iles british.
Bon avec tout le boulot qui m’attend, je vais en rester là, plein de bises à tous et à toutes et surtout à ceux qui sont encore à l’hôpital et attendent la sortie… il y aura encore pleins de belles journées et bientôt, c’est moi, la petite tortue qui vous remplacerai.
Mila muxuak , Agur eta laster arte lagunak
Miguel