Ces quelques semaines ne m’ont pas permis de laisser mes idées courrir sur le forum; simplement par touche.
Mais il n’y a pas un jour sans que vous soyez dans mes pensées, votre destin tellement scellé au mien. Beaucoup de sentiments indescriptibles ont bataillé en moi suite aux mots laissés par Lou.
Foutu doute qui se propage aussi malignement que ces masses qui se développent malgré nous, dans notre corps.
Mes doutes m’angoissent, ils m’entraînent à contre sens et c’est autant de déferlantes à remonter.
Est ce la fin annoncée de cette 1ére étape de chimio qui me rends si fébrile ? le tennisman a t il lui aussi la main qui tremble avant de renvoyer sa balle de service sur une balle de match ? je pose la question tout en connaissant la réponse. Il ne doute pas, il sert son point avec la conviction de sa victoire ou avec la conviction que rien n’est jamais joué avant la fin d’un match, quoiqu’il se soit passé avant. Un malade qui guérit est il un malade qui a un mental de sportif ?
Et puis il y a cette question obsédante, cette question terrifiante:
combien de temps ?
A force de me la poser, je fais du"sur place", il serait tant que je me pose d’autres questions: que vais je faire avec ce temps dont finalement personne n’a connaissance ni pour lui, ni pour les autres. Que vais je faire de ce que j’ai appris sur moi, sur les autres depuis 6 mois. Ou vais je mettre mes priorités moi qui ai cette grande chance de réaliser chaque matin qu’une vie passe aussi vite qu’une saison d’été.
Comment mettre de côté les angoisses ? comment les transformer en atouts positifs qui ajouteront des matins au 13500 environ déjà vécus ?
Depuis ce 1er matin ou nous nous sommes tous réveillés en sachant que notre compteur est bien une réalité, c’est tout notre être, tout notre monde qui est suspendu à cette réalité. Il faut alors comprendre la systémique qui s’installe et les nouvelles règles du jeu.
Et puis, il y a les mots des enfants; il y a les mots de mes enfants.
Dernièrement, ma benjamine de 5 ans m’a bouleversée par une simple phrase;
Lors de son coucher et alors qu’elle était un peu fiévreuse et enrhumée, elle me demande " si jamais je ne me sens pas bien, je peux venir te réveiller ? ca t’embéte pas ?" je laisse ma réponse en suspens comme si cela m’embêtait puis en souriant je lui dis " bien sur que non !". Elle m’a alors enlacé et m’a donné un " Maman, je veux te garder."
4 mots.
4 mots qui me font encore pleurer derrière mon clavier.
Alors oui, Kate, on continue le combat parce que Justine veut me garder et que je veux par dessus tout aider mes enfants à grandir et voir mes ravissantes fleurs devenir des belles personnes, indépendantes, le coeur à porter de main, le sentiment puissant.
je vous embrasse tous bien bien amicalement,
Magalie