Bonjour mes coéquipiers !
Tombée du lit très tôt pour un dimanche (6h30!) la tête remplie d’idées qui se bousculent et des pensées pour vous tous. Ma maisonnée étant encore endormie, j’en profite pour vous rejoindre sur notre montagne…
Il neige à certains endroits…couvrez vous ! Je suis quant à moi au niveau de la mer, donc peu de risque;
Par quoi je commence…Merci Christine pour l’info, Stef m’avait transmis son mail, je lui ai écrit semaine dernière mais je n’ai pas reçu de réponse; Mon adhésion étant toute récente, il faut un peu de temps somme toute ! Cependant je la contacterais par tel dans la semaine, car effectivement, là ou je suis suivie, je n’ai pas trouvé d’info sur le FLE et les conditions d’accueil me paraissent difficiles en hôpital de jour pour celui qui est parachuté pour une confirmation de diagnostic…
A ce propos, je suis encore très secouée par la rencontre d’un monsieur dans ma salle commune de traitement avant hier (ou se croisent malades recevant leur chimio et malades “tout neuf” ! en cours d’examen…)
Lorsque je me suis installée dans mon fauteuil (enfin! dirais je, car la place manquait cruellement et je squattais l’accueil depuis le matin…), je n’ai pas remarqué dans un coin, ce monsieur, livre à la main, les yeux fixes sur son ouvrage dont il ne tournait finalement aucune page…
Et puis, au début de la chimio, comme toujours sous l’effet d’un relaxant, je me suis brièvement endormie.
A mon réveil j’ai senti son regard non plus fixé sur son livre, mais sur moi.
Légèrement mal à l’aise devant ses yeux inquisiteurs…je m’interrogeais de mon coté sur ses pensées.
C’est alors qu’une infirmière est venue lui poser une transfusion de sang et il a commencé à parler.
C’était la 1ére fois qu’il était transfusé et avait appris la veille au soir, au labo d’analyse de sang, qu’il était atteint d’une leucémie.
Il était en fait anéanti mais ne laisser rien paraître, programmant la vente de sa maison, se donnant 2 ans de vie, ne voulant pas avertir ses proches, ses enfants…Et tout d’un coup, j’ai réalisé ses pensées quand il me regardait…moi qui n’ai jamais pensé susciter de la pitié, enfin je crois! je réalisais brutalement…ma tête chauve, mon teint blanc, ma fatigue, mes perfs, tout ce qu’il avait entendu depuis le matin … !
Affreux -
je représentais pour lui tout ce que l’on peut redouter…Mon cerveau s’est mis à galoper pour trouver les mots pour lui, pour le retirer de ce no man’s land que nous connaissons tous lorsque l’annonce de la maladie vous ai faite.
Il était en plein dedans et il débarque dans cette salle glauque… J’en suis encore toute retournée.
Durant quelques heures, nous avons échangé, et j’espère qu’à défaut de le rassurer, j’ai pu lui faire entrevoir des bouts de solutions, des perches, un échappatoire temporaire, comme en escalade, qui nous permet de reprendre un chemin plus facile.
Il n’a pas eu le temps de prendre un chemin plus facile car en fin d’apm, il a rencontré un médecin qui lui annonçait une future hospitalisation de 5 semaines pour une chimio intensive. Vraiment une très salle journée.
Je me rends compte de la “chance” que j’ai eu d’avoir été installé dans une chambre, dans un autre service pour tous les examens permettant d’établir mon diagnostique. Cela s’est déroulé dans le confort et l’intimité d’une chambre. un endroit ou seule je pouvais m’abandonner à ma douleur, sans regard des autres. Un endroit ou les médecins ont pris le temps nécessaire pour expliquer, répondre aux questions, rassurer mon entourage, me rassurer. Je suis rentrée presque en douceur dans cet autre monde…
Ce n’est pas la 1 ère fois que je croise des personnes, passant dans la salle de traitement, qui sont en cours de diagnostic et pour ma part, je trouve ça extrêmement violent psychologiquement.
Je me doute qu’il est difficile pour l’équipe médicale de faire autrement; pb de place, de plannings, etc…
Tout ça pour dire, que oui, je suis convaincue que FLE doit être présent ici, pour ne pas laisser d’autres personnes repartir sans espoir, sans savoir qu’ils ne sont surtout pas seuls et qu’il y a une force incommensurable de cette union qui les soutiendra à chaque prise difficile, à chaque paroi.
Ha ! ca va mieux ! Il fallait que je vous en parle !
Comme le début de ce message était un peu lourd…je vous propose des notes plus gaies et vous fait partager un article que j’ai rédigé sur un site de réseaux social ou mes enfants sont en vedette :
je partage la pensée de Pablo Picasso qui exprime que “dans chaque enfant il y a un artiste, le probléme est de savoir comment rester un artiste en grandissant.”
Les mots de mes enfants ont parfois raisonné comme des petites comptines. Certaines ont été sauvé de l’oubli car j’ai pris le temps de les noter, trop rarement et pas toujours là au bon moment !..
Pas simple de capturer en vol, la joliesse d’une remarque, une expression de visage qui accompagne la parole, la satisfaction de la réponse…
Alors, par plaisir narcissique ! ou simplement par amour pour elles…je vous livre quelques “MO” que mes filles m’ont données…Et si vous en avez en stock, faîtes passer…
Alice 7 ans, lors d’un jeu de devinettes avec des amis:
“Patrick !Interroges moi sur les Mousquetaires !”
“Ok Alice! Heum… donnes moi l’un des prénoms des mousquetaires ?”
“…Ah Oui je sais…Gérard Depardieu !”
Alice 9 ans et Justine 4 ans en voiture;
Alice commence à chanter…Justine s’y met aussi… mais en mode FORTE…
Alice exaspérée lui lance :“Tais toi Justine ! Tu chantes FAUX !”
Justine d’un ton guerrier : “NON !!! Je chante VRAI !”
Notre chienne a fait des adorables chiots que j’ai gardé 2 mois.
Un soir en rentrant du travail, je dis à ma fille 3 ans:
“Viens Justine, il faut que l’on mette les chiots dehors…”
“Pourquoi Maman ?”
“Pour qu’ils puissent prendre l’air, ca leur fera du bien !”
Quelques minutes plus tard en franchissant le pas de la porte, j’entends …
“Allez ! Venez les bébés vous allez attraper l’air !”
Y a pas longtemps, Alice vient me voir toute excitée comme d’habitude de me donner les dernières nouvelles de l’école…
“Maman, tu sais, y a un nouvel Ikea à Toulouse !”
“Ah super chérie !” ne comprenant pas trop l’intérêt de cette “nouvelle” d’autant que nous habitons proche Bordeaux…
quelques secondes aprés…“Heu maman…c’est quoi un IKEA ?!”
Justine, 3 ans, lors d’un dîner :" Papa ! Ne me coupes pas la parole ! Laisses moi me centrer !!!"
Rentrée des classes 2009;
Après avoir déposer mon aînée devant sa nouvelle classe en primaire, je file à la matenelle ou logiquement, Justine doit faire sa rentrée à 09h00; C’était sans avoir lu le petit mot nous informant que la rentrée des “moyens” et des “grands” ne se ferait qu’à 13 H40… Mine déçue de ma “moyenne” vite envolée.
Revenant donc après le déjeuner, soulagée pour ma part de voir autant de monde derrière les portes, je sens Justine ralentir le pas et me dire tout bas :" Il y a beaucoup de monde, maman… c’est pas la peine d’attendre…si tu veux on revient demain…" !
Un après midi, nous montons dans la voiture avec les filles pour rendre visite à une amie dont ses 2 enfants sont évidement amis aux miennes;
Alice monte, empressée dans la voiture, avec un “Ah ! je pourrais y aller les yeux fermés !”.
En arrivant, j’entends cette fois Justine annonçait “Ah moi aussi , je pourrais venir les yeux ouverts !”…
Alice, tout dernièrement, dans la salle de bain :
" moi je veux bien avoir un cancer mais juste le jour de ma mort !"
…sacrée fillette ma fifille hein !
Allez sur ce je vous embrasse tous et vous souhaite un dimanche bien au chaud et bien entouré.
Magalie