Salut à tous,
merci pour vos messages et vos encouragements !
Je suis désolée de moins venir sur le forum. Souvent je viens lire de vos nouvelles, mais sans écrire.
Voici quelques nouvelles.
On va commencer par les points négatifs :
je n’arrive plus à imaginer ma vie. Pour moi, je suis dans l’attente/l’appréhension de la rechute, de nouveaux traitements qui vont me faire souffrir, et ce que je me demande, c’est jusqu’à quel âge je pourrai voir mon fils grandir.
Je sais ce que tout le monde pense : que je suis en rémission complète, que je m’imagine des choses. En plus au pire des cas il reste des traitements, etc.
Mais mon cerveau qui a connu une récidive très précoce a gardé une empreinte de ce sursis.
Tout mon travail actuellement est de garder un minimum d’optimisme, d’essayer de ne pas penser à l’avenir (comment c’est possible quand on a envie de voir grandir son enfant et envie de vieillir avec celui qu’on aime ?).
Cette peur est ce que j’ai de plus dur à affronter.
C’est à cause de mes craintes que je vais moins sur le forum. J’essaie de voir la vie sans cette foutue maladie. Ce matin miracle, je n’y ai pas pensé pendant les cinq 1eres minutes de réveil… jusqu’à ce que j’aille aux toilettes et me voie dans le miroir («ah oui, c’est vrai…») !
Hier au téléphone, une amie a simplement évoqué que son père était encore en chimio mais finissait bientôt, et cela m’a déclenché des frissons sur tout le corps.
Mais voici les points positifs :
J’ai mis quelques jours pour me remettre… (pour rappel je suis entrée chez moi la semaine dernière), mais chaque jour passé m’apporte plus de forme et d’énergie.
Au début je devais m’assoir voir m’allonger pour prendre ma douche, depuis 4 jours environ j’y arrive debout.
Et puis tout est allé très vite ! Ce we, nous sommes allés à la montagne, on a pris un télésiège, puis j’ai pu marcher avec un sac à dos 40 minutes A/R pour rejoindre un lac magnifique.
Sans compter tout ce que je fais à côté comme préparer les sacs, m’occuper de mon fils de 2 ans, le porter, etc.
Mon fils m’aide beaucoup sans le savoir : il suffit que je l’entende crier ou m’appeler pour qu’une énergie venant de nulle part surgisse d’un coup et me fasse lever du lit d’un bond (pour les débuts, maintenant je ne suis plus allongée de la journée).
Je me sens chanceuse d’avoir pu récupérer aussi rapidement.
Par contre faudrait vraiment que je me (re?)mette à la méditation pour dissiper mon mal-être. C’est vraiment difficile de ne pas arriver à s’imaginer en santé dans 2, 3, 5 ans.
Voilà…
alors j’espère que vous me pardonnerez de mes absences. Mais je sais que vous me comprenez. Vous savez ce que c’est que cette angoisse, et que chacun fait comme il peut pour se sentir au mieux.
Plein de bisous à tous et je nous souhaite à tous la plus grande force mentale et physique qui soit ! 