Salut Murielle,
Ici on accepte toutes les peines, et même si tu as vu ton hémato récemment et qui a tendance a te remonter le moral.
De mon côté même après scanner nickel, j’ai toujours un moment de joie bien sûr, puis un rebond de déprime car cela me rappelle que ma vie dépend des examens médicaux.
Si je comprend bien, tu avais très envie de reprendre le travail, mais plus vraiment maintenant. Tu as l’impression d’avoir perdu ton temps… Sans jugement aucun, je te trouve toujours un peu dure avec toi : ce temps d’arrêt maladie, après un an de chimio intensives, ton corps a bossé comme un taré à tout réparer (muscles, cellules, etc. etc.) tout en étant affaibli. Psychologiquement, tu n’es pas sorti de la “tornade”, ton autogreffe n’a que 4 mois, et tu as des traitements à venir.
En même temps, c’est vraiment difficile : d’un côté, on est conditionnés pour voir court terme car avec la fatigue et tout, ce n’est pas facile de se projeter. Quand on se projette plus loin, c’est avec le risque d’un changement (physique et/ou psychologique, les 2 comptent). Et de l’autre côté, on a besoin de prendre du recul : mais même si tu en es à 4 mois de ton dernier traitement, ce n’est en fait pas grand chose au final !
Tu as besoin de faire quelque chose de ce temps que tu as (je veux dire quelque chose d’autre que de physiquement récupérer des chimios, et psychologiquement commencer à sortir la tête de l’eau).
As-tu pu commencer à écrire comme tu le souhaitais ?
N’y a-t-il pas d’autres choses que tu pourrais faire et qui t’aideront à être encore plus fière de ce que tu fais déjà sans t’en rendre compte ?
Trop tard pour quoi ?
Tu sais, ta reprise de travail, ne te sens surtout pas obligée de la faire si tu la sens pas. Mon hémato, personnellement, m’avais dit que 6 mois c’était déjà très bien, que 1 an post-greffe c’est très courant, et que parfois il y a besoin de plus de temps.
En plus, si tu es dans la fonction publique comme moi, on ne peut faire qu’un an de temps partiel thérapeutique dans sa vie par maladie (heureusement que ça existe mais limité à un an… c’est peu) ! Ca passe très vite. J’en ai personnellement “utilisé” les 3/4.
Oui, aujourd’hui j’ai l’impression de reprendre ma vie là où elle s’était arrêtée. Mais en différent quand même… c’est surtout qu’il n’y a plus les contraintes des chimios. Et puis un nouveau job aussi, avec une équipe en or massif (je suis passée par d’autres qui me donnaient envie de fuir !)
Je comprend que tu veuilles que ce soit différent et que le sujet cosmétique ne t’intéresse plus comme avant. Je pense à un truc comme ça : il n’y aurait pas de sorte de CIO (Centre d’Information et d’Orientation) pour adultes ? Ou possibilités de voir une conseillère en formation (j’en avais vu une mais je bosse dans une big structure de la fonction publique) ?
Concernant ton prêt, tu n’avais pas d’assurance emprunt ? Je ne veux pas te donner de fausse joie, mais pour moi, il m’a suffit de leur envoyer mes arrêts maladie depuis le début, et après une carence de 3 mois, toutes les mensualités des emprunts m’ont été remboursés (j’étais assurée à 100%), jusqu’à ma reprise du travail (même partielle).
Je suis désolée si je me répète encore, mais c’est normal d’avoir des doutes, des chamboulements psychologiquement, des envies puis ne plus savoir quel chemin prendre.
Je te souhaite que derrière cette période de blues arrivent des moments plus sereins !
Et pense à te faire plaisir dès que tu peux.
Des bises