Bonjour à tous,
En premier lieu, je tiens à féliciter toutes les personnes qui témoignent sur ce site (malade, familles…) pour leur force et leur courage à travers les récits.
Je me lance à mon tour, au risque de paraître ridicule face à tous vos parcours. Mais mon angoisse est en “dents de scie” depuis plusieurs semaines, et j’ai sincèrement besoin de vos avis.
Tout à commencer vers le 20 février dernier, ou j’ai remarqué un ganglion gonflé dans le bas de mon cou, à droite (en avant de l’épaule). Au bout d’une semaine, lors d’une simple visite chez un médecin de garde pour ma fille, je montre à celui-ci ce fameux ganglion. Le médecin en remarque un deuxième, en sus claviculaire (côté droit). Après quelques questions sur mon état général, il me prescrit une échographie et des analyses de sang. Un fois rentrée chez moi, je me “jette” sur internet car ses interrogations m’avaient un peu inquiété. Là, stupeur. Comme tout le monde, je retrouve : “ganglions sus-claviculaires gonflés = cancer”. Bref, pas très rassurée, je fais faire les analyses de sang et l’échographie deux jours après. Ce jour-là, l"échographe prend l’initiative de faire une radio du thorax qui ne révèlera rien de plus, et confirme l’examen par “adenomégalies sus-claviculaires droites non spécifiques, intérêt au vue des données cliniques de discuter si ces anomalies ne régréssaient pas, de l’indication d’une étude cyto-histologique”. Un fois, mes analyses de sang et d’urines récupérées quelques jours plus tard, je me rends chez mon propre médecin généraliste. Elle m’examine, retrouve un troisième ganglion gonflé dans le cou (qui n’y était pas quelques jours avant) me pose des questions sur mon état général (depuis 1 ou 2 mois : fatigue générale mis sur le compte de la fatigue hivernale mais je ne me traîne pas au sol non plus, grosse migraine à droite, nausées) et au vue de mes analyses de sang qui ne sont pas catastrophiques (aucun virus, aucune bactérie, CMV et EBV ancien, numération erytrocytaire = tout en dessous des normes mais ceci est dû à ma thalassémie donc “normal”) elle décide de me mettre sous anti-inflammatoires pour 1 semaine. Me voilà rassurée.
Dès la première heure le lendemain matin, mon médecin me téléphone en me demandant de finalement passer un scanner en urgence et de voir un ORL aussitôt (elle avait demandé l’avis d’un collègue la veille), « finalement, on ne va pas attendre l’effet des anti-inflammatoires » me dit-elle. De plus, elle me demande si j’ai des démangeaisons après la douche et des sueurs nocturnes (pas de démangeaison mais 2 grosses sueurs nocturnes 1 semaine avant mais qui restent très ponctuelles) . Re-panique pour moi.
Résultat du scanner thoraco-abdomino-pelvien : RAS mis à part mes ganglions. Là, je me dis « super, ce n’est sûrement rien du tout ! je n’ai absolument rien de grave surtout ! ». Je me rends, confiante, chez l’ORL sans savoir pourquoi on me demandait d’y aller. Sur place, celui-ci examine à peine mes oreilles, et me mets une caméra dans la narine droite, RAS. Il examine mes ganglions et mes examens passés. A son tour, il pose des tas de questions sur mon état général et sur les cancers qu’il pouvait y avoir dans ma famille (sein chez une tante et une cousine, Hodgkin chez une autre cousine). Il décide de faire une biopsie, je lui demande alors de me dire sans aucun détour, pourquoi, à quoi pense-t-il ?. Il me répond « ok, Madame, je n’ai pas pour habitude de faire de détour, je pense qu’il pourrait s’agir d’un lymphome ganglionnaire, par forcement le même que votre cousine. Certains lymphomes ne se voient pas forcement aux analyses de sang, dans votre cas la biopsie est indispensable. Mais ne vous inquiétez pas, dans le pire, c’est le meilleur si je puis dire. Ca se soigne très bien par radiothérapie et chimiothérapie, une fois guérit, ça ne reste plus qu’un mauvais souvenir ! ». Wahouuu ! ok ! « et sinon, ça ne pourrait pas être dû à mes allergies ? et sinon rien d’autre ? », « non, par rapport à tous les examens, ça n’a rien à voir avec vos allergies. Sinon, à part vous être fait piquée par un chikungunya, je ne vois pas pour l’instant… ». Je retourne bosser comme un zombie, je sais, c’est idiot mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir autrement……Mon mari étant en déplacement toute la semaine, toute l’année, sur le moment je décide de ne rien lui dire à propos de la biopsie pour ne pas l’inquiéter. Fort heureusement, mes 2 enfants de 12 et 8 ans, me changent les idées (ils ne sont au courant de rien, donc naturels et insouciants). Ce soir-là, je me dis que la vie continue, que si ce n’est rien, j’ouvrirai une bouteille de champ’…et si c’est « ça », je me soignerai au mieux. Mais au coucher, je me suis écroulée en pleurs…
La biopsie + endoscopie à eu lieu, le 27 mars, j’attends le résultat pour le 10 avril prochain. Tout c’est bien passé, l’ORL m’a dit avoir prélevé plusieurs ganglions. Depuis, je suis en arrêt maladie jusqu’aux résultats. Depuis le début : la fatigue (je suis plutôt « hyper-active » en général), mes maux de tête à droite, mes nausées, quelques sueurs nocturnes ponctuelles (mais qui sont je pense psychologiques, de plus je dors avec une grosse couette donc pas fiable pour moi), frissons parfois (mais que d’un côté du corps, bizarre non ?) etc…. sont toujours là.
Je pense que depuis, j’ai un peu trop tendance à écouter le moindre signe anodin que m’envoie mon corps, à tort je pense. Plus les jours passent, plus je me dis que ce n’est pas ça, que je m’écoute trop, que ça se serait vu dans les prises de sang, c’est obligé. Mais parfois, je me mets à angoisser, à imaginer le pire, surtout le soir car mon mari n’est pas là (il ne rentre que le WE).
Je ne suis peut-être pas dans le bon forum, et je m’en excuse par avance, mais je ne sais pas « où » aller. Je voulais écrire depuis plusieurs jours, et me suis décidée aujourd’hui. Même si ce n’est rien à côté de vos souffrances, même s’il s’avérait que je n’ai pas de lymphome, l’attente n’est vraiment pas facile et je ne sais pas sur quel forum aller.
Merci de m’avoir lu car mon message est un peu trop long.
Bises à vous tous et surtout, gardez tous votre courage exemplaire.