Bonjour à tous,
Christina, Isabelle, Richard…
Mon père, un Richard lui aussi, n’est plus là depuis juin 2010… Mais je continue à lire les témoignages des uns et des autres depuis cette expérience, j’en ai besoin, je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas me faire mal, mais juste ne pas oublier quel à été son combat, sa souffrance… Je n’osais pas donner de nouvelles, effectivement, je ne voulais pas illustrer ce que peut être la maladie par mon expérience, notre expérience, qui malheureusement n’a pas été facile et s’est soldée par un départ… Je pleure toujours, là encore en vous écrivant, je repense tellement à cette souffrance inutile et vaine, je ne comprends pas pourquoi tout ceci est arrivé…mais oui, la vie reprend le dessus, je sens mon père présent chaque jour dans ma vie, je sais qu’il protège mes enfants, qu’il me guide…je viens d’avoir un petit garçon qui lui ressemble énormément… Mon père était médecin anesthésiste et m’avait accompagné pour la naissance de ma fille. Il avait découvert sa maladie au même moment, drôle de confusion des genres…
Pour la naissance de mon fils, en juin cette année, ce sont ses collègues qui étaient présents, médecins, sage femme, infirmière, et j’ai eu l’ incroyable sensation de sa présence…tout était absolument parfait, naissance genialissime, et un bébé qui lui ressemble beaucoup!
Je me sens forte, très forte, depuis qu’il n’est plus là, je suis heureuse et j’avance à 100 à l’heure dans la vie, je sais qu’il est avec moi, mais il me manque terriblement et je regrette que mes enfants ne connaissent pas celui qui aurait été le meilleur des grands pères.
Bon, ça m’a fait du bien d’écrire ces quelques lignes…je suis tres philosophe depuis cette douloureuse épreuve, je profite, je n’oublie pas de dire aux miens que je les aime, je me sens légère et je ne m’embarasse pas avec des problèmes qui n’en sont pas. J’ai l’impression d’etre dans la vraie vie…j’ai tellement, avec ma mère, mon frère, vécu cette maladie aux côtés de mon père, avec lui, du mieux que j’ai pu, avec espoir, joies, absurdités parfois, que j’ai l’impression maintenant que je suis mieux armée dans la vie… Bref, oui, tout ceci est difficile, mais le temps aide à prendre du recul, à digerer tout ça…mais il n’est pas question d’oublier, pour moi cette maladie a trop compté dans ma relation avec mon père. Je n’ai jamais autant tenu à lui que lorsqu’il était malade. C’était déjà l’homme de la vie avant, je vous laisse imaginer à quel point j’étais fière de lui.
Venir sur ce forum est une façon pour moi de ne pas oublier, une facon parmi d’autres.
Je vous souhaite à tous beaucoup de courage, et bien sur je suis disponible pour tout échange.
À bientôt,
Géraldine