Bonjour à toutes & à tous,
Une visite ce jour sur le Forum que je n’alimente plus trop, pour autant rien n’est oublié de ce que j’ai pu y vivre avec toutes les personnes que j’ai pu y croiser. Si j’y viens moins, c’est aussi pour tourner la page d’un livre qui ne se referme certes jamais, mais que certains comme moi souhaitent laisser sagement reposer sur l’étagère. Parfois je culpabilise pensant que c’est un acte égoïste, je ne m’en cache pas. Pour autant, l’envie de s’affranchir de cette douloureuse période passée prend le pas sur ce sentiment de culpabilité, j’écoute donc précieusement ce que me dicte avec le plus de ferveur ma conscience. Pour autant je n’oublie pas, on n’oublie jamais, jamais ! Et puis tôt ou tard on revient, à des fréquences différentes selon les personnes, chacun est comme il est, l’important est de se trouver et de s’y retrouver. Je suis cependant heureux de voir que ce Forum poursuit ses nourritures quotidiennes, certains sont partis, certains pour toujours hélas le ciel les a rappelés, d’autres sont restés et encore d’autres ont pris la place de ceux qui ne viennent plus ou moins. Bravo à toutes celles et ceux qui continuent à aider et nourrir les questions des malades ou de leurs proches, c’est bien de voir que ce Forum est toujours actif bien qu’on préfèrerait qu’il n’ait plus de vocation à exister, cela signifierait que le lymphome n’est plus un problème majeur.
Je viens par ce message vous donner à toutes & tous qui vous battez contre la maladie, la force de croire que la rémission n’est pas un mirage, elle peut être longue oui c’est vrai, elle peut s’accompagner par des traitements très douloureux qui entretiennent le doute quant à leur efficacité, c’est un passage hélas obligé. Ne doutez jamais, jamais, le moral et l’espoir sont les seuls aspects sur lesquels vous pouvez influer, le médical étant réservé à nos médecins qui savent si bien nous soigner, nous avons cette chance ici d’être en France et cela beaucoup de personnes en bonne santé l’oublient ou ne s’en imprègnent pas assez. Le moral c’est tout, croyez bien que j’en ai passé des heures, des journées, des semaines entières où chaque minute paraissait durer une heure, chaque seconde sans que les douleurs ne m’abandonnent, des secondes terribles, les unes après les autres, des secondes qui me donnaient “presque” envie d’en finir pour ne plus avoir à les supporter. Une quasi certitude que je ne m’en sortirai jamais, des pronostics sensibles et des avancées promises qui ne voyaient pas le jour, des visages de médecins pas toujours prometteur et donc loin d’être encourageant… Hé bien malgré cela, sauf 1 nuit où j’ai vraiment touché le fond me voyant déjà au cimetière, jamais je n’ai lâché, jamais je n’ai cessé d’y croire, jamais je n’ai perdu de vue l’idée qu’un jour je m’en sortirai.
Est_ce que j’ai gagné ? Non, j’estime n’avoir rien gagné. Au tout début je m’étais fait force d’engager un combat sans merci avec la maladie, que je la vaincrai car j’ai toujours été au bout de moi et aucun challenge n’est insurmontable, je promettais alors à la maladie une lutte implacable, un duel entre moi et elle et je la défiais d’être plus forte que la réponse que j’allais lui apporter avec une vigueur sans faille. J’ai longtemps conservé cette position. Puis, au fur et à mesure qu’elle m’en faisait voir de toutes les couleurs, j’ai commencé à devenir plus patient, plus tolérant, alors entretenu par le fait que le combat serait long, bien plus long et plus dur que je ne pouvais l’imaginer.
J’ai alors nourri de nouveaux sentiments, vivre avec la maladie, à ses côtés, la comprendre pour mieux l’appréhender. Certes cela n’a pas calmé les douleurs ni allégé les prises en charge, mais je me suis dit que plutôt que la combattre, peut-être était plus judicieux d’en appeler à sa clémence en lui montrant que j’acceptais les défis qu’elle m’imposait mais que je relèverai quoiqu’il m’en coûte, quoiqu’elle en pense, quoiqu’elle me propose. Ce changement d’attitude n’est peut-être pour rien dans ce qu’en a entraîné la suite mais qui peut affirmer le contraire sans aucun doute possible ?
Croire et espérer d’une façon ou d’une autre est ici le message, vous l’aurez compris, que je souhaite partager avec vous. Il n’est nulle référence pour trouver la force, chacun, chacune est comme elle ou il est, l’important est de trouver la force de croire car le plus facile est de laisser tomber. C’est donc très dur de croire, très dur de souffrir et personne ne le mérite, mais le constat est là, il faut faire avec et composer avec l’instant présent. C’est long, c’est très difficile et si douloureux, personne ici ne me contredira. Mais si l’on veut bien y croire, c’est déjà le début de la guérison, notre cerveau est d’une telle puissance !
Alors croyez chères toutes & tous, croyez bien à cette rémission que vous souhaitez plus que tout, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle et lorsqu’elle arrive, on mesure le chemin parcouru avec cette joie d’y avoir toujours cru… Revivre à nouveau, revivre mieux, en n’oubliant jamais, mais en sachant par quoi on est passé.
Croire, c’est encore ce que l’on ne peut nous enlever, ne laissez personne vous ôter ceci… et croyez toujours.
Amitiés à toutes & tous, courage !
Battant22