Bonsoir toutes, tous,
je me dois d’être honnête puisque le lieu s’y prête. Et que finalement je ne suis pas seule avec un retour de bâton…
Je vais résumer mon histoire pour être claire.
L’ABVD, je ne l’ai pas supportée. Dès la première cure j’ai vomi. Et de ce jour les nausées ne m’ont pas quittées.
Des douleurs sont alors venues, ont fait leur nid dans mon corps et mon cerveau a du lutter seul pour ma survie.
En aplasie, épuisée, je n’ai pas fini le protocole. Pas pu.
Passé cette période, j’ai été “en rémission”.
J’étais sortie d’affaire, et les douleurs physiques s’étaient envolées.
De nature énergique, mon seul souhait était de retrouver ma vie d’avant. Ma vie.
6 mois après la fin des traitements, j’ai voulu reprendre le travail. On m’a proposé un mi-temps thérapeutique que j’ai refusé (grave erreur). Mon souhait de reprendre à plein temps, “comme avant”, était trop fort.
Une furieuse envie de faire comme si cela n’avait pas existé. Comme si ma volonté allait tout effacer…
Bref, je suis prof, et j’ai repris à 100%.
Les débuts furent durs bien sur. Je m’y était préparée. Les rentrées ne sont jamais faciles.
Mais la fatigue ne passait pas. Malgré le repos, les nuits de sommeil bien préservées. Pas de sortie excessive. Presque pas de sortie d’ailleurs. J’ai commencé à perdre le gout des petites choses.
De façon insidieuse, je me suis moins apprêtée, j’ai moins souri, moins eu envie de me faire plaisir…
Jusqu’au moment où me lever le matin était d’une violence folle. Impossible parfois de bouger du lit.
Et puis j’ai fini par m’endormir en salle des profs…et mes collègues de me dire que je devais me préserver. Me reposer. La fatigue s’était installée. La “déprime”
Cela date de quelques moi maintenant.
La solution (de mon médecin), qui n’en est pas une, fut de me donner des anti-dépresseurs.
Je sais que mon traumatisme ne se guérit pas avec ces molécules.
Mais mon quotidien est plus léger. Moins pesant et étouffant.
Le travail psychologique que je fais avec ma psy m’aide.
Le processus de guérison est long.
Notre corps et notre esprit ont été parfois dissociés à cause de la maladie.
Il faut se reconnecter, et se libérer de toutes les souffrances que notre cerveau a accumulé…
Encore une fois, il faudra s’armer de patience.
Alors Courage, je suis sure que le meilleur nous attend !