Bonjour Marlouad,
juste un petit message pour te dire à quel point je te comprend.
Je suis maman d’un petit garçon de 20 mois, et c’est moi qui suis atteinte d’un Hodgkin, en rémission depuis novembre dernier, mais suspicion de rechute actuellement.
Mon mari et moi n’en menons pas large. Comme vous à l’époque, nous avons vécu un we d’attente affreux entre les résultats d’une échographie montrant plusieurs gros ganglions sous l’aisselle gauche le vendredi, et l’avis de l’hémato le lundi, hier. C’est 50/50 entre infection et rechute.
Mon mari a très peur de devoir élever notre fils seul. Et moi j’ai peu de souffrir, de les faire souffrir à me voir mal, et surtout de ne pas être là pour voir grandir mon fils.
Notre vie aussi était parfaite, on est des gens sympas, on mène notre petite vie tranquillement, et c’est injuste que d’avoir à affronter une des plus redoutables maladie du 21e siècle, le cancer.
(y’en a qui diront que Hodgkin est de bon pronostic, c’est vrai, mais ça reste un cancer et c’est normal d’avoir peur).
J’essaie de vivre la plus heureuse possible au quotidien (mais c’est trop duuuur), parce qu’être triste ne changerai rien, et qu’en plus aujourd’hui je ne suis pas sous traitements et suis encore en arrêt de travail, donc je devrais me sentir libre de faire ce qu’il me plait.
Il y a une petite chose qui parfois marche : on essaye de s’interdire de voir plus loin qu’une semaine. Faire des projets sur les 7 jours, ça donne vraiment beaucoup de choses à penser, et ça rassure de pouvoir se projeter même sur du court terme.
Ou alors je pense au pilote jordanien qui a été brûlé vif à 23 ans. Lui a vraiment eu zéro chance et a vécu quelque chose d’affreux. À côté de ça on est des bienheureux.
Ou à toutes ces familles déchirées par l’EI, avec toutes les tortures qu’ils font même aux enfants, ça je ne le supporterai pas…
Mon psychologue m’a dit que mon fils se remettrait de tout. C’est vrai. Le plus dur c’est pour nous les adultes, qui anticipons tant les choses. (bon on est quand même super à l’écoute de notre fils même s’il ne sait pas encore parler !)
Excuse-moi si ma réponse est écrite à la va vite.
Je voulais te dire que tes peurs sont légitimes,
d’essayer de vivre au mieux au quotidien pour vivre les instants de bonheur malgré tout (faut essayer quoi…),
Et surtout que non, vous n’êtes vraiment pas seuls dans ce pétrin (le doute est un gros pétrin !).
Ah oui et que le témoignage de Guillaume est vraiment rassurant c’est clair !! Heureusement même en cas de rechute, il reste des traitements. Faut s’y accrocher.
Courage courage.