Bonjour Laurent,
J’ai semble t-il le même type de lymphome que toi. Je t’envoie ci-dessous le temoignage que j’avais écrit à l’époque. Je suis tombé malade en mars 2011, rémission en septembre 2011 et depuis (je touche du bois), tout va bien. Je suis en pleine forme, si cela peut te rassurer et te donner de l’espoir.
J’ai repris le sport à fond (même encore plus qu’avant la maladie) : semi-marathon, trial, foot, tennis…
La rechute on n’y pense tous. On sait qu’elle viendra tôt ou tard et qu’il faudra re-traiter. Pas grave. On va pas vivre tout le temps dans l’angoisse, non ?
Bon courage à toi,
Thierry
Je souhaiterais également amener ma pierre à l’édifice, en vous faisant partager mon expérience.
J’ai 40 ans, marié, 4 enfants (4 filles entre 12 ans et 18 mois), et suis responsable d’une plate forme logistique. Voilà pour le décor… En mars dernier, après un retour du ski et des douleurs abdominales assez violentes (plus perte de poids), il m’a été diagnostiqué un lymphome non hodgkinien type B folliculaire (plus quelques jours d’hospitalisation pour la pose de deux sondes doubles JJ, bref, je vous passe les réjouissances diverses et variées…).
Evidemment, comme tout le monde, ce fut d’abord la découverte : c’est quoi un lymphome ??? Finalement, renseignements pris, je fus bizarrement plutôt rassuré. Certes, c’est un cancer, mais un de ceux que l’on soigne le mieux, me semble t-il. Oui, c’est vrai, celui-là a tendance à pointer le bout du nez régulièrement. Ok, ce n’est pas le top mais la recherche fait des progrès considérables, en particulier sur des maladies comme celle-ci, qui sont en fortes progressions (c’est notre chance !!!). Donc, pas d’inquiétude. Et comme on dit ici : de l’espoir avant tout…
Etrangement, étant d’un naturel anxieux et pétochard, j’ai pris la nouvelle de façon plutôt sereine. Ne tombons pas dans le panneau. On m’a dit : « ouah, t’es courageux, vraiment moi à ta place, patati, patata… ». Ce n’est pas vrai, je ne suis pas plus courageux qu’un autre. Comme tout le monde, j’ai peur de la mort (qui n’en a pas peur ???), de la douleur, des effets secondaires du traitement, …En clair, ce contre temps n’était pas du tout prévu dans mes projets. Et puis après ? A-t-on réellement le choix ? Non, donc je maintiens, ce n’est pas du courage que l’on a dans ces cas là, juste un instinct de survie. Et croyez moi, on l’a tous.
J’ai donc débuté le traitement : 6 cures de chimiothérapie (R-CHOP) espacées de 3 semaines. Et là encore, je veux transmettre un message d’espoir pour tous ceux qui vont débuter ce traitement : N’AYEZ PAS PEUR, tout va bien ce passer. J’ai très bien supporté les effets secondaires qui ont été, dans l’ensemble, bien maitrisés : quelques nausées, constipation passagère après le traitement (mangez des pruneaux !!!), et deux ou trois jours de fatigue environ une semaine après chaque cure. La perte des cheveux a eu lieu dès la première séance mais là encore, relativisons…. c’est à la mode en ce moment la boule à zéro !!!
Compte tenu de mon état général plutôt bon, j’ai même pu reprendre le boulot en mi-temps thérapeutique au bout de la troisième séance. Aujourd’hui, j’ai fini le traitement et j’ai repris à temps plein. Pour le moral, je pense que c’est essentiel de garder un contact avec l’extérieur. C’est vrai aussi que j’ai la chance d’avoir un employeur compréhensif, avec qui j’ai pu organiser ma reprise de façon adaptée.
Durant tout le traitement, dans la mesure de mes moyens, j’ai essayé de continuer à faire du sport. C’est bon pour le corps et surtout bon pour le moral. Je viens de reprendre l’entraînement de football et me suis inscrit récemment à une course pédestre de 10 kms dans ma bonne ville de Lyon. J’ai repris tous les kilos (7 au total) que j’avais perdus au début de la maladie.
Ne soyons pas non plus idéaliste. C’est vrai que l’on ne sort pas d’une telle épreuve totalement indemne. En fait, on en sort…beaucoup plus fort. On apprend à mieux connaître son corps, et surtout à profiter plus intensément des moments importants de notre vie. C’est vrai aussi que pour le moral, l’entourage est capital durant tout le traitement. D’abord l’entourage proche : de mon coté, j’ai la chance d’avoir pu partager avec mon épouse chaque angoisse et chaque espoir du traitement. A-t-elle point que bien souvent, j’ai eu l’impression que nous étions deux à combattre cette maladie. Sans sa présence et son affection, je n’aurais pas eu le courage de me battre. Famille, amis, et collègues ont été également très attentifs à l’évolution de mon traitement. J’avoue encore aujourd’hui ressentir une grande émotion au souvenir des messages de soutien reçus et qui sont autant de petites mains tendues qui vous portent et vous aide à relever la tête, à toujours rester positif.
Pour ceux qui comme moi, n’ont pas l’habitude du milieu hospitalier, je voudrais également être rassurant. Notre système de santé est probablement l’un des meilleurs du monde. Tout le personnel que j’ai pu croiser durant mes différentes expériences récentes a été remarquable de gentillesse et d’attention. N’ayez crainte, tout vous sera expliqué, soit par le médecin qui vous suit, soit plus probablement par les infirmières qui ont parfaitement l’habitude de traiter ces maladies et qui connaissent parfaitement les effets secondaires. Elles sont souvent de très bonnes conseillères.
Alors confiance. Le plus beau reste à venir.
« Notre plus grande gloire n’est point de tomber, mais de savoir nous relever chaque fois que nous tombons » Confucius.