[quote=kate]Malgré la maladie, il ne faut pas croire que tout s’arrête »
vendredi 11.09.2009, 04:46 - La Voix du Nord
Karine Duquesne est devenue la référente de l’association France lymphome espoir dans la région. | COUPELLE-VIEILLE |
Karine Duquesne, c’est l’histoire de Madame Tout le monde qui, un jour, apprend qu’elle est atteinte d’un lymphome. Annonce, traitement, rechute l’ont conduit jusqu’à la greffe de moelle osseuse en 2008. Où en est-elle un an après ? Récit.
PAR ALICE MEUNIER
montreuil@lavoixdunord.fr Un sac de pharmacie traîne sur la table de la salle à manger de la maison de Coupelle-Vieille. « Aujourd’hui, je suis toujours sous traitement antibiotique, souffle Karine Duquesne, assise, les mains croisées. Je suis énormément fatiguée mais il faut aller de l’avant.
» Pas question de se laisser abattre, après deux rechutes et une greffe de moelle osseuse l’an dernier. La maladie, c’est devenu sa meilleure ennemie.
En 2001, Karine, clerc d’avocat, a 28 ans, un fils de deux ans et projette avec son mari un deuxième enfant. Après une échographie, elle apprend qu’elle est atteinte d’un lymphome. « Je ne savais même pas ce que c’était. Je pensais qu’avec un traitement ça suffirait. Quand on m’a dit chimio, j’ai compris. » Le lymphome, un cancer qui se développe dans le système lymphatique. « Il prolifère dans divers endroits comme les ganglions, explique Karine, spécialiste malgré elle. Mais ce n’est pas parce qu’on a des ganglions qu’on a un lymphome ! » Tout s’enchaîne pour la jeune maman : scanner, rendez-vous, biopsie, traitement et, au bout de 18 mois, rémission. Un an après rechute. Second traitement, autogreffe. « C’est toujours difficile. J’ai passé trois semaines en chambre stérile, j’ai perdu mes cheveux. » Pour une nouvelle rechute un an plus tard. « Il n’y avait pas de solution thérapeutique pour les troisième et quatrième traitements mais je pressentais des conditions idéales pour une greffe de moelle osseuse. » La greffe a lieu en 2008. Une nouvelle épreuve pour la trentenaire et solution extrême pour les patients atteints d’un lymphocyte. « C’est un cancer qui se soigne. Les cas sont différents selon les patients. Pourquoi ? On ne sait pas », regrette Karine. Après sa greffe, elle porte un masque. « Ce n’était pas la bonne période : la grippe A n’était pas de rigueur, alors ça faisait peur, sourit-elle, en en sortant tout un carton. Les gens pensent que c’est contagieux alors que c’est le contraire : on se protège pour ne pas attraper le premier microbe qui traîne. » Et revient à Coupelle-Vieille où la famille s’est installée après son déménagement de la métropole lilloise.
« Depuis 2002, j’ai l’impression de ne pas être sortie de la maladie », confie Karine. Entre les rechutes mais aussi le regard que renvoie la société. « On n’est pas aidé aujourd’hui. » L’exemple du prêt à la banque lui vient à l’esprit. « C’est très compliqué à la base mais quand on est malade… » L’emploi, perdu. « Après, deux arrêts et un mi-temps thérapeutique, je ne pouvais plus. » Les amis, incompréhensifs. « Le pire, c’est d’éviter d’appeler les gens et de les laisser tomber. Quand on entend presque : “Débrouille-toi avec ta maladie” ».
Aussi l’association France lymphome espoir a été un refuge. « Entre malades, on se confie plus de choses car des fois avec la famille, il y a des choses trop dures à dire et trop difficile à entendre. » Karine en est devenue la réfèrente dans la région. Un soutien, un objectif et une motivation. « Malgré la maladie, il ne faut pas croire que tout s’arrête, il y a de l’espoir. Il faut juste apprendre à vivre au jour au jour. .[/quote]