Comment la sexualité est-elle impactée par la chimio et autres soins?

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La baisse de libido et les dommages causés aux muqueuses qui rendent douloureux les rapports, c’est un sujet qui n’est pas suffisamment documenté ni présenté en consultation.

Pour ma part, la première partie de la chimio-immuno (3-4 mois), j’ai eu beaucoup de libido et une sexualité très chouette avec mon partenaire.
Malgré une cicatrisation très compliquée des marques de la chambre implantable (et la trouille d’un appui dessus), malgré mes effets secondaires (surtout le ventre en vrac) et la trouille de tomber malade (j’ai fait une fixette sur le choc septique).
C’était un peu notre manière de fêter le fait d’être en vie, contre l’anxiété de l’annonce de ce cancer et des effets de la chimio. Il nous arrivait souvent de gérer les retours de chimio de cette façon, nausées mais orgasmes. C’est un sacré support.

Puis au 5ème cycle, arrêt brutal des règles, bouffées de chaleur, sécheresse, anxiété, fatigue et impression que mes muqueuses étaient à vif.
J’ai eu une 6ème chimio puis juste l’immunothérapie d’entretien.

Ca m’a bien déprimée.

Nous avons cherché ensemble un chemin pour une sexualité moins pénétrative. Massages, câlins, tantra, jeu…

Et peu à peu, les effets de la chimio s’estompent et je me sens plus en forme. La libido revient. 4 mois après l’arrêt de la chimio, on commence à reprendre une vie sexuelle plus énergique et pénétrative, tout en continuant certains jours la partie câlin doux ou jeu sans pénétration ou alors en switch.
Mais je suis encore loin de ma sexualité d’il y a un an.

J’ai pris le traitement hormonal de substitution. Je crois que ça m’a aidée.
Et plein d’amour, d’attentions, de lenteur et de discussions sur ce qui est ok ou non, comme au début d’une relation où le consentement est primordial.
Et du sport aussi. Sentir le corps, le mobiliser.

Là, je cherche les plantes. On m’a parlé de la maca et du safran.

A tester… parce que je suis très motivée.
En aucun cas parce que mon conjoint fait pression (il ne le fait absolument pas, nous en parlons beaucoup).

Dans tous les cas, être sous pression pour avoir de la sexualité, c’est du viol conjugal. Et c’est punissable par la loi.
Le “devoir conjugal” n’existe pas. Imposer à l’autre un acte sexuel est un viol. Le viol est un crime.
Le consentement est libre, c’est à dire pas obtenu par contrainte ou pression.

Il me semble que l’accompagnement des couples au niveau de la sexualité devrait être plus précis. Nous on a des outils, des ressources, des habitudes de communication. On est privilégié·e·s.

Je conseille ce site Ligue Contre le Viol Conjugal | Instagram, Facebook | Linktree (il y a un Instagram aussi)

Et aussi les outils du courant sexpositif (il y en a beaucoup sur le web et surement aussi en assos dans ta ville), qui aident vraiment à trouver de nouveaux chemins, à éviter les contraintes (et donc les viols conjugaux) et les prises de médocs.

Courage et ténacité!

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C’est tout à fait vrai. Merci de votre partage.

Je crois que la chimio, le cancer nous affecte toustes plus ou moins dans notre libido.

Il faut laisser le temps au corps de récupérer de ses traumatismes. Parfois on s’impatiente on aimerait retrouver nos sensations d’avant.

Malgré la fin des traitements, la prise de la pilule pour contrer la ménopause chimio induite, ma libido n’est pas revenu. Je suis encore sous antidépresseur et ma thyroïde n’en fait qu’à sa tête. Beaucoup de tendresse dans notre couple, nous ne sommes pas pressé nous savons qu’un jour, ça reviendra.

A l’institut Gustave Roussy on m’a proposé une sexologue mais j’en ai pas ressenti le besoin.
A mon HdJ je fais de l’art thérapie qui m’aide beaucoup.
Je compte demander à avoir une diététicienne, psychologue et du sport adapté dans la ligue contre le cancer de mon département.
Bref ne pas hésiter à se servir de soins de support