Vu que je n’arrive pas à dormir (du tout) de la nuit, j’en profite pour écrire un peu ce que j’ai sur le cœur… à propos de divers choses que je garde en moi.
Depuis janvier je fais de la méditation, et autres exercices quotidiens normalement (postures de yoga, travail sur le souffle…), mais depuis 10 jours je n’arrive plus à rien faire. J’ai prévenue la «prof» de mes difficultés, et elle me répond, entre autre, «de ne pas oublier la solution de boire des jus verts» (entendait-elle de fruits et légumes verts, sûrement), car «le cancer ne se développe pas en milieu alcalin». Elle croit quoi… si c’était vrai ça se saurait, tous les cancérologues au monde fileraient la recette à leur patients ! Du coup j’ai encore moins envie de venir à ses cours si c’est pour entendre ce genre de conseils.
Mes amis se veulent tous rassurants, vous aussi vous restez optimistes. Moi je culpabilise de ne pas croire à autre chose qu’une rechute, j’ai même peur que ce soit moi qui la provoque, comme si je ne me projetais que dans celle ci. Et ce qui me fait peur, c’est que je me projette encore plus loin et pas dans le bon sens. Je ne suis pas optimiste pourtant j’essaie souvent de me forcer à croire en des nouvelles positives.
Ah oui, si c’était infectieux, pourquoi mes ganglions auraient-ils gonflés après 7 jours continus d’antibiotiques ?
Au fait, j’ai eu un coup de fil des secrétaires de mon hémato, ce sera biopsie + scanner ce jeudi à midi.
J’ai comme une impression de déjà vu… comme si tout recommençait, en pire.
Mon hémato m’a aussi dit qu’elle me ferait faire un pet scan. Mais j’attend la date du rdv.
Un de mes problèmes c’est que je suis férue d’informations et de statistiques médicales, j’ai lu beaucoup de thèses de médecins, d’études, qui ne vont pas par 4 chemins… et on est loin du 85% de rémission à 5 ans lors des rechutes précoces. Une rechute à moins de 3 mois de la fin de la 1ere ligne des traitements, c’est comme une forme réfractaire. Oui je sais, faut attendre les résultats… mais au fond de moi je les connais. Et j’ai tellement envie de me tromper, quitte à passer pour la plus grosse froussarde et hypochondriaque pour rien du forum ensuite.
Quand je suis retournée à l’hosto pour voir mon hémato lundi, j’ai ressenti cette odeur caractéristique de l’hôpital de jour ou j’ai fait mes chimios… ce qui m’a filé la nausée.
Et puis sinon le médecin de mon travail m’a dit que la drh m’avait trouvé un nouveau poste, que je vais recevoir la proposition par courrier bientôt… mon médecin généraliste était ok pour une reprise début mars. Cette grosse suspicion de rechute vient tout foutre en l’air.
Là j’ai tout encaissé toute seule (écho avec mon fils présent… we de mal-être et de peurs avec mon mari puis il est parti en déplacement, il est rentré ce mardi soir, et je lui épargne la majorité de mes états d’âme), et j’ai été seule avec mon fils toute la journée, à jouer aux voitures, lire des livres, dormir, me gratter, tousser… ah oui parce que je me gratte, je tousse, et la nuit je crève tout le temps de chaud, parfois des transpirations mais pas toujours.
Désolée pour mon état pitoyable. Je n’arrive pas à faire surface.
Au moins là j’ai pu mettre quelques mots sur mes souffrances.